Saint-Gilles :
Un enseignement gratuit et de qualité
Un plan radical d’investissements publics
pour 4 nouvelles écoles communales
Par Celia Ponce, enseignante à Bruxelles et déléguée CGSP
& Nicolas Menoux, technicien du spectacle
et candidat Gauches Communes à Saint-Gilles.
En termes de précarité, les écoles bruxelloises se trouvent dans situation critique. Au même titre que d’autres communes bruxelloises, Saint-Gilles est particulièrement touché par ce problème. C’est dans les décennies de sous-investissement dans l’enseignement qu’il faut chercher la cause à cela. Le personnel doit encadrer et s’occuper de groupes d’élèves de plus en plus grands. L’infrastructure est dans un état déplorable dans la majorité des écoles bruxelloises. Il existe des écoles dans lesquelles il pleut, d’autres dans lesquelles le plafond s’écroule, d’autres qui ont des murs remplis d’humidité. Les écoles manquent également de matériels souvent basiques pour pouvoir donner cours. Tout cela ne permet pas aux enseignants de travailler dans des conditions correctes et d’offrir un enseignement de qualité. Nous voulons défendre un plan radical d’investissements publics pour offrir à chaque enfant une place dans une infrastructure d’enseignement de qualité dans son quartier.
Une infrastructure scolaire de qualité pour nos enfants.
La croissance démographique et donc l’augmentation du nombre d’élève était prévisible. La question du manque de place dans l’enseignement allait inévitablement faire surface. Pourtant rien n’a été entrepris structurellement pour répondre de manière décente à ce phénomène.
A Saint-Gilles, dans l’urgence, la majorité communale a bricolé dans les écoles l’aménagement de places supplémentaires. Pour ceci, des conteneurs ont été placés dans l’école Ulenspiegel ou deux ‘classes modulaires’ ont été placées sur le terrain de foot de la cour de récréation[1]. Ces conteneurs offrent des conditions d’enseignement précaires et leur installation des désagréments (comme moins d’espace de récréation pendant les pauses).
La majorité communale (PS/MR) a fait des grandes promesses en matière d’enseignement : 1000 nouvelles places dans le fondamental (maternel et primaire) pour le réseau communal pour 2016. Finalement seules 434 places ont été créées et une seule école a vu le jour pour cette période. La majorité s’est ensuite fixé l’objectif de créer 700 places entre 2016 et 2018, mais en prévenant que les ouvertures de classes seraient plus limitées[2]. Finalement, sur la législature 2012-2018, 700 places ont été créées dans le fondamental, mais une seule nouvelle école.
En 2014 nous écrivions: « Comment sortir de cette situation sans une forte augmentation des moyens publics pour l’enseignement ? Comment résoudre ce problème sans engager davantage de professeurs et de personnel ? Sans créer des classes plus petites qui permettent un meilleur développement individuel des élèves ? Sans des bâtiments modernes et de qualité pourvus de matériel pédagogique adéquat ? Impossible de discuter de la réorganisation de notre enseignement sans parler d’un profond refinancement public du secteur »[3]. Cette réflexion reste d’actualité et lie les conditions d’études aux conditions de travail des enseignants et du personnel.
Avec les bricolages, on court après les pénuries tout en minant la qualité de l’accueil et de l’enseignement et en diminuant notamment le temps disponible par élève des enseignants pour le suivi pédagogique. Pour 1000 places supplémentaires, il faut créer l’infrastructure pour les accueillir en ouvrant des nouveaux établissements scolaires. Chaque enfant a droit à une place dans une école dans son quartier. Sans investir pour créer de nouvelles infrastructures scolaires cet objectif ne sera pas atteignable sans une dégradation des conditions d’études. Il existe dix écoles fondamentales à Saint-Gilles dont 6 écoles communales. Nous mettons en avant un plan radical d’investissements publics pour la création de 4 nouvelles écoles communales d’enseignement fondamental (maternel et primaire). Ceci afin de changer de cap, il est temps d’arrêter avec les bricolages et d’offrir enfin une infrastructure de qualité. Il faut commencer par diminuer le nombre trop élevé d’élèves par classe pour atteindre des classes de maximum 15 élèves.
Il est également nécessaire de libérer des moyens pour les activités en extérieur dans les écoles (natation, excursions etc.). En effet, de plus en plus d’écoles doivent annuler des excursions car le coût repose complètement sur le dos des familles dont certaines ne sont plus capables de payer. Principalement à cause du transport qui est souvent plus cher que le reste de l’excursion.
Améliorer les conditions de travail du personnel
Dans toutes les écoles, il existe une pénurie de personnel administratif et technique. Le secteur privé s’accroche de plus en plus à notre enseignement : des services comme le nettoyage, les cantines… sont sous-traités aux firmes qui offrent souvent de mauvaises conditions à leur personnel, et un mauvais service pour des prix trop élevés.
La situation précaire qu’un enseignant temporaire connaît ne permet pas de donner cours dans des conditions correctes. Avant d’être nommé et d’avoir tous les avantages de la nomination, un enseignant essaye à tout prix d’obtenir celle-ci, qui est un réel parcours du combattant surtout pour certaines matières. Ce parcours du combattant met les enseignants en concurrence les uns avec les autres, même au niveau communal, alors que, paradoxalement, il y a une pénurie dans l’enseignement.
Pour être désigné au titre de temporaire prioritaire par exemple, il faut « au moins 300 jours de service dans la fonction répartis sur 2 années scolaires » ce qui ne dépend quasiment pas de l’enseignant. Ces statuts non nommés permettent surtout une grande flexibilité du corps enseignant, la base pour les ajustements, les suppression de postes etc. si par exemple les budgets seraient ôtés du secteur. Il faut une campagne de nomination du personnel afin de pérenniser le service public d’enseignement et garantir des perspectives d’avenir décentes aux enseignants et au personnel scolaire. Ces statuts précaires ne permettent d’ailleurs pas non plus de se construire une pension complète. Ce n’est pas au personnel et aux enseignants de payer pour les manques de moyens dans l’enseignement.
Pour un refinancement public massif de l’enseignement
La majorité communale à Saint-Gilles prévient déjà, avant même de remplir ses promesses, que « parallèlement, le service de l’Enseignement va entamer un véritable travail de monitoring de la demande. Cette plus grande flexibilité devrait permettre de répondre chaque année le plus précisément possible au besoin »[4]. Vu qu’aujourd’hui malgré les pénuries, pour le collège les besoins sont atteints à Saint-Gilles, il existe le danger que ce monitoring de la demande entraîne la suppression de classes ou de postes plutôt que de réduire le nombre d’élèves par classe. Il faut lutter pour les moyens nécessaires, et non s’en tenir aux carcans budgétaires austéritaires.
Une commune qui lancerait la résistance contre les coupes budgétaires et pour un plan radical d’investissements publics pourrait catalyser dans d’autres communes un mouvement plus large. Il est en effet également nécessaire de lutter pour obtenir un refinancement public de l’enseignement du fondamental au supérieur à hauteur de 7% du PIB, grâce à cela des mesures importantes pourront être mises en place.
[1] Dans le cadre du ‘plan d’urgence des écoles’
[2] Note d’orientation 2016-2018 Commune de Saint-Gilles.
[3] Tract Gauches Communes disponible sur www.reprenonsnoscommunes.be
[4] Note d’orientation 2016-2018 Commune de Saint-Gilles.
« Comment sortir de cette situation sans une forte augmentation des moyens publics pour l’enseignement ? Comment résoudre ce problème sans engager davantage de professeurs et de personnel ? Sans créer des classes plus petites qui permettent un meilleur développement individuel des élèves ? Sans des bâtiments modernes et de qualité pourvus de matériel pédagogique adéquat ? Impossible de discuter de la réorganisation de notre enseignement sans parler d’un profond refinancement public du secteur »
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